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Gaspillage alimentaire Des coûts économiques estimés à 750 milliards de dollars par an par la Fao

Selon l'étude de la Fao, le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale a lieu, pour 54 % "en amont", c'est-à-dire durant les phases de production et de manutention et stockage après-récolte.

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Les pays en développement sont plus touchés par les pertes alimentaires durant la production agricole. (©Terre-net Média)« Le gaspillage effarant de 1,3 milliard de tonnes de nourriture chaque année n'est pas seulement une gigantesque perte économique, il porte aussi un grave préjudice aux ressources naturelles dont l'humanité dépend pour se nourrir », indique un nouveau rapport de la Fao (Food alimentation organisations-nations Unies) intitulé "Food Wastage Footprint : Impacts on Natural Resources".

Selon le rapport, « la nourriture produite chaque année, sans être consommée, engloutit un volume d'eau équivalant au débit annuel du fleuve Volga en Russie et est responsable du rejet dans l'atmosphère de 3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre ». « Outre ses impacts environnementaux, ses conséquences économiques directes pour les producteurs (à l'exclusion du poisson et des fruits de mer) sont de l'ordre de 750 milliards de dollars par an ».

54 % du gaspillage alimentaire a lieu en amont

Nous ne pouvons tout simplement pas permettre qu'un tiers de toute la nourriture que nous produisons soit gaspillée ou perdue à cause de pratiques inadéquates lorsque 870 millions d'êtres humains sont affamés chaque jour », a déclaré le directeur général de la Fao José Graziano da Silva.

« Le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale a lieu, pour 54 %, "en amont", c'est-à-dire durant les phases de production et de manutention et stockage après-récolte, et pour 46 % "en aval", soit aux stades de la transformation, de la distribution et de la consommation. »

« En règle générale, les pays en développement sont plus touchés par les pertes alimentaires durant la production agricole ; en revanche, les régions à revenus moyens et élevés connaissent davantage de gaspillage au niveau de la vente au détail et des consommateurs (où il représente 31-39 % des pertes et gaspillages totaux) que les régions à faible revenu (4-16 %). »

Plus la perte d'un aliment se produit tard dans la chaîne, plus l'impact environnemental est élevé, fait remarquer le rapport de la Fao, car les coûts environnementaux occasionnés durant la transformation, le transport, le stockage et la préparation doivent être ajoutés aux coûts initiaux de production.

Le rapport fait état de plusieurs "points chauds" de pertes et gaspillages alimentaires. Par exemple, les pertes de céréales en Asie sont un sérieux problème qui a de lourds impacts sur les émissions de carbone et sur l'utilisation de l'eau et des terres. Le cas du riz est emblématique, compte tenu de ses émissions de méthane élevées et d'un haut niveau de pertes.

Trois niveaux d'intervention

Selon la Fao, le comportement des consommateurs, associé à un manque de communication dans la chaîne d'approvisionnement, serait à l'origine des niveaux élevés de gaspillage alimentaire dans les sociétés nanties.

Pour affronter le problème, le guide de la Fao distingue trois niveaux où des mesures s'imposent :

- Il faut accorder la priorité absolue à la prévention des pertes et gaspillages alimentaires. Outre l'amélioration des pertes de récolte à la ferme dues à de mauvaises pratiques, une meilleure adéquation de la production et de la demande permettrait de ne pas utiliser les ressources naturelles pour produire des quantités de nourriture non nécessaires.

- Dans l'éventualité d'excédents alimentaires, la meilleure solution consiste à les réutiliser au sein de la chaîne alimentaire - c'est-à-dire trouver des débouchés secondaires ou faire don des surplus aux personnes les plus démunies. Si la nourriture n'est pas adaptée à la consommation humaine, l'autre solution consiste à l'utiliser pour l'alimentation animale, ce qui permet de conserver des ressources qui, sinon, serviraient à produire des fourrages commerciaux.

- Lorsqu'il s'avère impossible de réutiliser, il faut opter pour le recyclage et la récupération : recyclage des sous-produits, digestion anaérobie, compostage, et incinération avec récupération d'énergie permettent de récupérer l'énergie et les nutriments, ce qui constitue un avantage de taille par rapport à leur mise en décharge. La nourriture non consommée qui pourrit dans les décharges est un gros producteur de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement nocif. 

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